ALAN CLARKE
ALAN CLARKE

ALAN CLARKE

Alan Clarke, réalisateur et scénariste, est une figure-clef du cinéma britannique des années 70 et 80.

Né à Liverpool en 1935 et mort à Londres d’un cancer en 1990, fils d’un poseur de briques, il est d’abord ouvrier lui-même puis voyageur de commerce. Il effectue son service national à Hong-Kong et émigre ensuite au Canada où il prend des cours de mise en scène et d’art dramatique. Il rentre en Angleterre en 1961. Il est alors embauché comme régisseur de plateau à la B.B.C avant de devenir en 1969 un « réalisateur maison ». Il est l’auteur d’environ 25 films dont la majorité produits par la télévision. On lui doit la découverte d’acteurs comme Tim Roth et Gary Oldman qu’il fait respectivement débuter dans Made in Britain (1982) et The Firm (1988). Mais aussi une influence reconnue comme telle par les cinéastes Stephen Frears, Chris Menges, Danny Boyle et Gus Van Sant - dont le film Elephant, Palme d’or 2003, est directement inspiré du Elephant d’Alan Clarke.

Alan Clarke n’a eu de cesse d’aborder les sujets brûlants de la société anglaise : la délinquance juvénile, les Hooligans, le milieu carcéral, la consommation d'héroïne, le terrorisme en Irlande du Nord, l’abus sexuel, le racisme, le chômage. Sa vision noire des aspects les plus marginaux de la vie quotidienne des anglais a contribué à le faire considérer comme un cinéaste politique très dérangeant. Tournés dans les banlieues pauvres de villes industrielles, ses films sont des portraits, fictionnels, d’êtres humains en perte de repère, rejetés par la société et soudain tentés par la violence. Les blessures sont inscrites sur les corps, dans les architectures, dans les paysages. Néanmoins, les anti-héros dépossédés de Clarke expriment une incroyable énergie que le réalisateur ne cesse de célébrer. Il en résulte un concentré de « no future», de colère rentrée, de violence sous-jacente, dont la sauvagerie - souvent inouïe – semble le contrepoint de la litanie des jours qui passent.
Répétition des événements, des lieux, des plans, des individus : film après film, Clarke a réalisé une des œuvres les plus contestataires sur l’ère Thatcher. La mise en scène détachée, débarrassée de toute dramaturgie superflue, empêche d’apposer un regard moralisateur à ses images. La mort surgit dans le cadre par surprise, annulant tout sentimentalisme.

Les films d’Alan Clarke impressionnent et questionnent avec exigence les limites de notre société. C’est peu dire qu’ils méritent d’être découverts ou redécouverts.

>> Les films présentés:


 

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