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Programmations scolaires / Educational selection

PROJECTION-RENCONTRE
FREE CINEMA


Projection suivie d’une conférence illustrée d’extraits de films animée par Marie Anne Guérin, critique de cinéma.

We Are the Lambeth Boys de Karel Reisz
Anglais • documentaire • 1959 • 52 mn • noir et blanc

We are the Lambeth Boys est une représentation fidèle de la jeunesse anglaise des années 50, et en particulier des membres d’un club Londonien de Lambeth (quartier ouvrier du sud de la Tamise), de ces travailleurs adolescents dont le quotidien et les loisirs sont faits de skiffle music, de cigarettes, de cricket, de danse, de débat et de rêves.

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Jeudi 16 avril 2015 à 9h et 11h au Cinéma Rex de Brive


DU FREE CINEMA A SES ORIGINES
par Marie Anne Guérin


Conférence nourrie de nombreux extraits de films retrouvant les origines et autres influences du Free Cinema, de ce qui le différencie des autres vagues de l’époque, et de son retour à un ancrage spécifique au sein de cette culture anglaise où le cinéma est un observatoire essentiel de la société.

LE FREE CINEMA

La spécificité et la grandeur du cinéma anglais, tient, à ce qu’il est hanté, à chaque plan, par sa conscience documentaire de l’histoire sociale, politique, et culturelle anglaise. Alfred Hitchcock est, du cœur de ses récits anglais, à la fois un artiste et un chroniqueur critique, notamment de la Seconde Guerre mondiale (Correspondant 17, La Cinquième colonne…).
Ken Loach poursuit son œuvre consacrée à la violence aiguë des rapports entre le peuple et les institutions, de la famille à l’école (Kes), de la psychiatrie (Family Life), aux multiples guerres. Entre ces deux époques, celle d’Hitchcock et celle d’aujourd’hui, dans les années cinquante, dans la ville de Londres pas encore reconstruite, pleine de friches et de ruines, Lindsay Anderson, Karel Reisz et Tony Richardson, jeunes critiques cinéphiles venus des grandes universités d’Oxford et de Cambridge, ont repris le fil poétique de ce cinéma documentaire, laboratoire anthropologique mais aussi expérimentations de nouvelles formes de narration dans le sillage des films de Humphrey Jennings, qui était l’un des créateurs de la Mass Observation, mouvement né à l’approche de la Seconde Guerre mondiale.
Les Anglais observent les Anglais, leurs contemporains, leurs voisins, comme s’il s’agissait d’une tribu étrangère. Il ne s’agit pas d’objectivité, mais bel et bien d’un regard documentaire et subjectif, plein de sentiments, qui parfois, avec le Free Cinema, deviendra idéaliste.

L’appellation Free Cinema est née avec la nécessité de désigner la nouveauté, et de trouver un label pour les trois films projetés le 5 février 1956 au National Film Theatre, dont à l’époque Karel Reisz était un programmateur. « Sans ce titre déclamatoire, je pense sincèrement que la presse ne nous aurait pas accordé la moindre attention. » dira plus tard Lindsay Anderson qui était l’inventeur de cette appellation.
La projection de trois moyens métrages, O Dreamland (1953) de Lindsay Anderson, Together (1956) de Lorenza Mazzetti (étudiante italienne de la Slade, école des Beaux-Arts, où elle avait réalisé K un film d’étude à partir de La Métamorphose de Franz Kafka, remarqué par Lindsay Anderson) et Momma Don’t Allow (1955) de Karel Reisz et Tony Richardson était accompagnée d’un petit manifeste sous forme de tract, rédigé par Anderson et Mazzetti sur les tables d’un café à la gare de Charing Cross où Mazzetti était serveuse. Je le cite : « Ces films n’ont pas été tournés ensemble : ni même dans l’idée de les montrer ensemble. Mais quand ils ont été achevés, nous avons trouvé qu’ils avaient des attitudes en commun. Implicitement, leur attitude partageait une croyance dans la liberté, dans l’importance des gens et dans la signification du quotidien. » Ils ajoutent qu’un « film ne peut être trop personnel», soulignant l’importance du style : « un style signifie une attitude » et que le Free Cinema est « le reflet d’une conscience plus grande des liens qui existent entre l’art et la société ». Le désir de mettre en scène la rue et une classe sociale dont le travail et les loisirs n’avaient pas été filmés depuis la Guerre (Humphrey Jennings), dans la dignité de leur vie de tous les jours. C’est ainsi qu’ils s’adressent à leur premier public :
« Nous vous demandons de nous percevoir non comme des critiques, ni comme une diversion, mais de nous considérer en relation directe avec un cinéma Britannique toujours obstinément rigidifié par la division des classes sociales ; rejetant toujours les stimuli de la vie contemporaine, et déclinant la responsabilité de critiquer ; reflétant toujours une culture anglaise sudiste et métropolitaine qui exclut la riche diversité de traditions et de personnalités qui forment la Grande-Bretagne. »

Entre février 1956 et mars 1959, Anderson, Reisz et Richardson ont composé six programmes de projections au National Film Theatre, qui ont fait salle comble, ouvrant leurs portes notamment à des cinéastes de la Nouvelle Vague (Chabrol et Truffaut), à Georges Franju, à Roman Polanski, et au premier film d’Alain Tanner et Claude Goretta. En mars 1959, lors de la sixième et dernière édition de projections, le public très nombreux et enthousiaste a lancé la réputation du Free Cinema comme d’un mouvement majeur. C’est à cette occasion qu’a été présenté We Are The Lambeth Boys (1959) de Karel Reisz. Le texte de ce programme est éloquent :
« L’effort demandé pour réaliser ces films d’une telle manière, en dehors du système, est énorme, et ne peut être poursuivi indéfiniment (…). En faisant ces films, et en présentant ces programmes, nous avons essayé de prendre parti pour un cinéma créatif et indépendant dans un monde où la pression du conformisme et du commercial est chaque jour de plus en plus forte. Nous n’abandonnons pas nos convictions, ni n’arrêterons de tenter de les mettre en pratique. Mais nous pressentons que ce mouvement a rempli sa mission. Une autre année serait passée, et le Free Cinema lui-même aurait pu devenir un simple catalogue. Nous préférons arrêter en haut de la vague. »



Marie Anne GUERIN
écrivain et critique de cinéma


Marie Anne Guérin a été membre du comité de rédaction des Cahiers du cinéma, de la revue Vertigo et a tenu une chronique mensuelle « Seul le cinéma » à la Nouvelle Revue Française (nrf). Elle écrit régulièrement depuis 1996 dans la revue Trafic et a publié en 2003 Le Récit de cinéma. Elle a également participé à l’écriture du Dictionnaire Truffaut (Ed. La Martinière) puis du Dictionnaire Pialat (Ed. Léo Scheer) et rédigé une quinzaine d’entrées sur Jean Eustache pour un dictionnaire paru en janvier 2011 (Ed. Léo Scheer). Enseignante à l’université, elle conçoit et anime aussi régulièrement des ateliers d’éducation à l'image, notamment avec le Forum des images à Paris.
En août 2012, elle tourne un film avec Louis Skorecki, Skorecki devient producteur, en tant que directrice artistique, actrice, et co-dialoguiste. En 2013, elle joue le rôle de Carole dans Tonnerre de Guillaume Brac.


Contact
Romain Grosjean
romain@festivalcinemabrive.fr
05 55 74 20 51
 

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