LES RENCONTRES DU MOYEN METRAGE
DE BRIVE
La vocation de la Société
des Réalisateurs de Films a toujours été
de soutenir les cinéastes et leurs créations.
C’est dans cet esprit que furent créées
en 2004, les Rencontres du moyen métrage de Brive.
Conçues comme un nouvel espace inédit de rassemblement
consacré au moyen métrage, ces rencontres
souhaitent offrir à ces films un véritable
espace de diffusion, et permettre l'émergence de
nouveaux auteurs.
Le moyen métrage
: un nouvel engouement pour ce format original, présent
tout au long de l’histoire du cinéma
Les moyens métrages, d’une durée de
30 à 60 minutes, sont le support privilégié
des débuts du cinéma et le moyen d’expression
choisi par de grands cinéastes tout au long de son
histoire.
Si le court-métrage renaît depuis maintenant
une vingtaine d’années, en partie grâce
à la création de festivals consacrés
à ce format, on constate un engouement nouveau pour
les films courts d’une durée supérieure
à 30 minutes. Ce phénomène s’explique
notamment par la maturité acquise par le secteur
du court métrage et l’envie des réalisateurs
et des producteurs d’expérimenter d’autres
possibilités, tant dans la réalisation que
dans la façon de produire des films.
Depuis le début des années 90, on assiste
à une résurgence de ce support, avec la distribution
en salle de films comme La Vie des morts d’Arnaud
Desplechin, Versailles-Rive gauche de Bruno Podalydès,
Ce vieux rêve qui bouge d'Alain Guiraudie,
La Brèche de Roland des frères Larrieu,
et récemment Demi-tarif d'Isild Le Besco.
D’autre part on remarque que ces trois dernières
années, beaucoup de ces films ont fait de très
belles carrières dans les festivals. On pense évidemment
aux films comme Candidature d’Emmanuel Bourdieu,
À la vitesse d'un cheval au galop de Darielle
Tillon, Antoine travaille de Philippe Chapuis, et
La Pomme, la figue et l'amande de Joël Brisse.
Nous sommes convaincus que la durée du moyen métrage
permet aux auteurs de déployer leur mise en scène,
de travailler de manière plus personnelle la narration,
d’approfondir leurs personnages et d’aborder
de nouveaux sujets.
Un outil de réflexion
et un lieu de rencontre pour les professionnels
Ce festival souhaite devenir un nouvel outil de réflexion
au service de la diffusion des films, en sensibilisant le
public, la presse, les exploitants, au paradoxe que vit
actuellement le moyen métrage : sa diffusion en salles
et en festivals reste difficile, malgré la qualité
artistique de nombre de ces films et la découverte
de vrais auteurs.
On constate qu’à la suite du festival, La
Peau trouée de Julien Samani, grand prix du Jury,
a été acheté par Arte, et a trouvé
un distributeur pour sortir en salle ; Du bois pour l’hiver
d’Olivier Jahan, découvert à Brive,
a connu une belle carrière en festival. Mystification
de Sandrine Rinaldi a également trouvé un
distributeur pour sortir en salle.
Dès la première édition, les rencontres
du moyen métrage ont été identifiées
par la profession comme le lieu d’expression naturel
et nécessaire du moyen métrage.
Elles viennent soutenir le travail que font les producteurs
tout en long de l’année en direction de ce
format.
Les tables rondes ont également permis d’aborder
les questions économiques et artistiques qui sont
au cœur de l’actualité professionnelle.
Le CNC renouvelle son soutien au festival pour la mise en
place des prochains débats.
Une mission d’éducation
au regard
Les Rencontres de Brive-la-Gaillarde veulent permettre au
public de découvrir ou redécouvrir un support
encore méconnu qui est pourtant au centre de la création
cinématographique.
La compétition nationale a suscité un véritable
engouement de la part des spectateurs, à travers
les projections et les débats animés par les
sélectionneurs.
En organisant des projections scolaires qui auront lieu
chaque matin et seront encadrées par des réalisateurs,
ces Rencontres seront aussi l'occasion de développer
auprès du jeune public le goût du cinéma
et de l’initier à la diversité de la
création.
Avec Les Rencontres du moyen métrage, une passerelle
supplémentaire se crée entre le court et le
long métrage, entre les différents supports
de création, entre le public et les professionnels.
Initiatives parallèles en faveur du moyen métrage
en 2004-2005
Sur 400 courts métrages français qui obtiennent
le visa d’exploitation chaque année, environ
7 à 8 % sont des moyens métrages.
• Les deux années précédentes,
Le CNC a consacré en moyenne 40 % de ses aides (Aide
sélective et aide au programme confondu) à
la réalisation de moyens métrages.
• La chaîne ARTE a ouvert une
case hebdomadaire sur le câble exclusivement consacrée
au moyen métrage. Depuis janvier 2004, un espace
sur le réseau hertzien lui est également consacré,
entraînant une augmentation des pré-achats
et achats.
• ARCADI (organisme financé
par la Région Ile de France) soutient la post-production
de plusieurs moyens métrages.
• Depuis 2004, la Région Limousin
soutient deux moyens métrages par an en adaptant
sa contribution financière en fonction de la durée
des films soutenus.
• En 2005, le dispositif de diffusion
Une heure tout court, créé par l’Agence
du court métrage en partenariat avec des regroupements
de salles, repense sa formule pour continuer de montrer
des moyens métrages dans des salles en région.
Un catalogue spécifique à l’attention
des exploitants est en préparation.
• En 2005, la société
Shellac relance sa collection « Décadrage »
en collaboration avec les cinémas MK2 et distribue
en salle, ainsi qu’en DVD, 4 moyens métrages.
• Depuis 2004, les Editions Leo Scheer
se lancent dans l’édition DVD de moyens métrages.